Emmanuel Macron a récemment annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale suite aux résultats des élections européennes. C’est une décision sans précédent dans la Vᵉ République. Que signifie-t-elle concrètement pour les Français et le gouvernement ?

Des élections législatives anticipées

Les résultats des élections européennes ont créé une véritable secousse politique. Le Rassemblement National (RN) de Jordan Bardella a triomphé avec 31,16 % des voix, laissant le parti présidentiel loin derrière à 14,6 %. Le PS/Place Publique a suivi de près avec 13,83 %.

Suite à ces résultats, une annonce majeure a été faite : la dissolution de l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron a exprimé sa confiance en la capacité du peuple français à choisir ce qui est le mieux pour lui-même et pour les générations futures, comme il l’a mentionné sur Twitter (X). Cette décision permet au président, selon la constitution, de mettre fin aux mandats des députés et d’organiser de nouvelles élections.

Qu’est-ce que cela signifie pour les Français ?

Les Français seront appelés aux urnes les 30 juin et 7 juillet pour élire une nouvelle Assemblée. Cette dissolution désynchronise désormais les élections présidentielles et législatives. Les prochaines élections présidentielles se tiendront en 2027 et les législatives en 2029, à moins d’une nouvelle dissolution.

Dissolution et cohabitation

Une campagne électorale de 20 jours commencera immédiatement, se terminant le 29 juin. Le premier tour des législatives se déroulera le 30 juin, et le second tour le 7 juillet. Le président devra alors nommer un Premier ministre issu du parti ayant remporté la majorité des voix.

Cette dissolution est un pari risqué pour Emmanuel Macron. Si son parti ne parvient pas à obtenir une majorité, il devra cohabiter avec un Premier ministre d’un parti opposé. Ce scénario de cohabitation n’est pas inédit en France.

En 1986, François Mitterrand a connu une cohabitation suite à une défaite aux législatives. En 1993, une nouvelle cohabitation, surnommée « la cohabitation de velours », a eu lieu entre Mitterrand et Édouard Balladur. La dernière cohabitation date de 1997, lorsque Jacques Chirac a dissous l’Assemblée nationale, et la Gauche a remporté les législatives anticipées.

Depuis 2002, les cohabitations sont devenues rares, les élections législatives suivant de près les présidentielles, ce qui a généralement assuré une majorité absolue au parti présidentiel, jusqu’en 2022.